Rue Paulin Ladeuze 6/301

1348 Louvain-la-Neuve

+32 10 456683

Prendre rendez-vous
Prendre rendez-vous
Prendre rendez-vous

L’HYPNOSE POUR LES ENFANTS

Aujourd’hui, l’hypnose conversationnelle occupe une place privilégiée dans la consultation dentaire des enfants, car pour notre dentiste pédiatrique Rosella D’Alba, cette forme de communication n’est qu’un retour à l’essentiel, à une communication plus humaine qui associe d’une part le langage positif et valorisant, centré sur ce qui va bien et d’autre part une présence bienveillante à l’enfant lui permettant de se sentir accueilli dans ce qu’il est à un moment donné sans jugement de valeur ni désir de le changer. C’est justement cette communication ouverte qui permet à l’enfant d’affronter sa douleur, son émotion….

Lors de ses formations, Rosella D’Alba a pu observer à de nombreuse reprises des enfants pris en charge lors de gestes douloureux par des techniques hypnotiques ou de la distraction. Elle a été très surprise de la facilité d’abord et de la qualité de la relation à l’enfant dans cette prise en charge de la douleur et de l’anxiété au cours d’un geste iatrogène. Cela l’a encore plus motivée pour se former à l’hypno-analgésie pour acquérir toute l’assurance nécéssaire devant un enfant douloureux et anxieux, et pour avoir d’autres outils permettant de gérer les phobies, les angoisses et les douleurs devant des situations difficiles au cabinet.

Le premier rendez-vous est d'une importance capitale! C’est le temps nécessaire et primordial pour apprendre à se connaitre avec l’enfant. Il faut avant tout gagner sa confiance pour qu’il se lâche et que l’accompagnement se passe dans de bonnes conditions.

Les enfants de 2 à 7 ans sont très réceptifs aux techniques hypnotiques et sont beaucoup dans leur imaginaire. On a tous expérimenté la douleur qui part en mettant une crème ou un bisou magique sur le bobo.

L'expériencepermet de faire le constat qu'il est indispensable d'avoir une bonne relation avec l'enfant. L'attitude vis à vis de ce dernier se doit d'être empathique et le choix du vocabulaire utilisé à une grande importance. Il faut éviter de prononcer des mots à connotations négatives ou douloureuses comme: "ça ne va pas faire mal", piqure, peur, douleur....  

« Il existe une multitude de possibilités pour induire l’hypnose chez un enfant, pour l’amener à changer ses perceptions, à s’ouvrir à une réalité plus riche et à la vie, afin de soulager une douleur ou traverser une souffrance.

C’est la manière dont l’enfant s’accorde à lui-même et au monde qui le fait souffrir: la douleur ou la souffrance d’un enfant vis-à-vis de telle ou telle situation va l’immobiliser, le sortir du mouvement habituel de la vie. L’hypnose va le réengager dans un processus dynamique, le replonger dans le mouvement de sa vie.

L’enfant va expérimenter un changement dans tous ses liens avec lui-même, les autres et son environnement, se repositionner différemment avec ce qui l’entoure.

Pour se relier ainsi différemment, la pratique de l’hypnose passe par un changement de sensorialité pour rentrer dans un autre mode de présence à soi et au monde, à s’endormir sur son fonctionnement habituel pour s’éveiller à autre chose, pour remettre du mouvement là où la douleur ou l’angoisse le figeait. Cela est possible parce que l’hypnopraticien va rentrer lui-même dans ce processus hypnotique, changer lui aussi ses perceptions, s’ouvrir à une réalité plus riche. Il développe une attention, un art de l’attention, de l’attention à être, un art du goût de la liberté de l’enfant. Il ne propose pas une technique, où celui-ci serait soumis à une doctrine, mais un itinéraire. Or, la relation hypnotique crée directement cette sensation d’être relié au monde différemment: nous sommes là, présents, sans plus devoir faire d’efforts pour se sentir exister. L’hypnose ce n’est donc pas se couper du monde, mais au contraire se rapprocher de lui pour s’y connecter, se remettre en contact avec lui autrement.(…)

C’est une pratique qui enseigne l’art de voir, d’écouter, de ressentir, d’être présent à soi et au monde, une attitude nouvelle face à soi-même et au monde.

L’apprentissage de l’auto-hypnose va permettre à l’enfant d’être autonome et à se remettre dans une attitude, une disposition. Il s’agit d’un nouvel apprentissage: en changeant de perception, il apprend à se défaire de ses automatismes, pour sortir de ses habitudes et schémas appris, pour créer du nouveau.

C’est un apprentissage de la liberté, (…), la possibilité de se libérer d’une douleur ou d’une partie de celle-ci, de peurs, de se libérer même parfois de la peur de vivre.

L’hypnose apparaît alors comme un véritable art de vivre au quotidien. En ouvrant sur l’univers de l’imaginaire et de la créativité, l’hypnose se présente comme un état naturel, par essence, chez l’enfant. C’est cette capacité naturelle de l’enfant à rentrer dans un état hypnotique qui sera sollicitée en hypnose. Cet état hypnotique amène l’enfant à se connecter à ses ressources.

(…)F.Nietzsche définissait la maturité de l’homme comme la capacité de retrouver le sérieux qu’il mettait au jeu, étant enfant. »

Isabelle Célestin-Lhopiteau, L’hypnose pour les enfants, Edition J.Lyon, 2013